Des Arts à la martialité/Centre d’Art Rhodanien à Bagnols-sur-Cèze/Du 05 au 11 09 2016.
Norberto Chiesa ayant eu la riche idée d’une exposition artistique réunissant les créatifs du Dai Jyo Kan, nous avons eu le bonheur d’investir le centre culturel de notre ville pendant quelques jours. Yatsuko Nishisaka, Vassilia Zilveli, Hélène Gauteron, Patrick Barthélémy, Norberto Chiesa et moi-même nous sommes relayés pour tenir la permanence de cette exposition originale qui fut un très beau moment de partage. A titre personnel, j’ai vécu une expérience intéressante que je voulais rapporter ici : après de nombreuses années d’exposition, je suis habitué à ce que les visiteurs aiment ou n’aiment pas, adorent ou s’offusquent discrètement des œuvres présentées. Normal ! Cette fois, ce sont deux féministes visiblement en colère qui sont directement venues m’aborder un matin en menaçant d’interdire l’exposition au public par une action auprès du maire lui signifiant l’aspect dégradant de la femme omniprésent dans les œuvres présentées…
Nous sommes éduqués dans la pratique de notre Art Martial à nous centrer sans cesse face à des attaques physiques. Cette fois, l’attaque était verbale, son énergie n’étant pas du tout la même. Elles voulaient fermer notre exposition dans une rage non dissimulée. La question qui m’est venue à l’esprit pendant que j’observais la scène fut la suivante : à quel aspect de la martialité peut-on faire appel dans ce genre de situation ? Honnêtement, je suis passé du stade de la moquerie, à l’énervement, à la compassion, puis de nouveau à l’énervement. Rien de bien stable dans tout cela ! L’histoire s’est terminée normalement quand elles ont fini par tourner les talons et partir.
Ma question a continué à tourner dans ma tête : au-delà de l’émotionnel, comment aurais je dû me positionner pour garder un réel équilibre ? Comment gérer ce type d’énergie ? Mes maîtres d’armes m’ont donné quelques pistes qu’il me faudra bien évidemment explorer moi-même par la pratique plus consciente de notre Art Martial, car selon Norberto Chiesa, il s’agit toujours d’une énergie (physique ou verbale) qu’il faut désamorcer en faisant le vide. Le fameux vide ! Patrick Barthélémy a porté mon attention sur l’espace intérieur à préserver et la distance de sécurité extérieure à tenir. L’émotionnel est à travailler autant que le corps physique pour permettre l’unité et donc l’harmonie…
Ma quête après 16 années au Dai Jyo Kan m’entraîne désormais vers des champs de conscience que je n’aurais pas pu imaginer !
Sylvain Lainé